Le premier voilier-cargo moderne, normé marine marchande internationale, est français !
La raison de cet exploit est le fruit d’un désir écologique : celui de décarboner le transport maritime.
Par leur dynamisme, leur méthodologie et un petit grain de sel (non de folie) ; Jacques et Olivier Barreau frères jumeaux, créent Grain de Sail en 2012.
Personnalités de bon sens et d’efficacité, Jacques et Olivier vont décider de générer le prétexte au transport maritime plutôt que d’aller démarcher des clients. La nature des produits qu’ils vont transporter puis transformer, est le résultat de la réflexion suivante : les deux matières premières dont nous ne pouvons nous passer en France et qui viennent de loin sont : le café et le chocolat. Euréka !
Grain de Sail va donc commencer son existence avec une torréfaction de café en 2013 et suit en 2016 une chocolaterie à Morlaix. Ces deux outils serviront à financer la construction du premier voilier.
En 2020, GS I réalise sa première traversée transatlantique avec une capacité de 50 tonnes de fret.
En 2022, Grain de Sail comptait 50 collaborateurs et générait 10 millions de chiffre d’affaires.
Ce qui est très intéressant dans la démarche de Grain de Sail c’est ce désir de « démontrer qu’une autre manière de faire est possible » comme l’exprime Olivier Barreau dans une interview.
Cette « autre manière de faire » qui vient en réponse à l’équation complexe de mettre à l’équilibre les trois paramètres suivants : économie, écologie et équité sociale.
Économiquement, on constate une optimisation de la supply chain. En effet le voilier cargo part de Bretagne avec les cales complétées de vin français BIO et d’autres produits de luxe vers New-York puis reprend la route vers les caraïbes pour y charger du cacao et des graines de café qui rejoindront les ateliers français pour être transformés.
Le café et le chocolat sont vendus tout en étant BIO à des prix raisonnables.
L’équité sociale s’incarne par la collaboration en partie à l’ouvrage par des personnes travaillant en ESAT, le minimum des salaires est 18% supérieur au SMIC, les plus hauts revenus sont plafonnés quant à eux à un facteur 3 et enfin aucun dividende n’est reversé mais réinjecté en intégralité dans l’entreprise.
Cette symbiose crée un cercle vertueux très puissant selon Olivier Barreau ; qui ose usiter du terme « subtil » dans un contexte entrepreneurial.
« Même à des échelles substantielles on peut fonctionner différemment. »
Co-fondateur de Grain de Sail
L’aventure continue sous ces vents porteurs qui ont permis cette année de mettre à flot le GS II capable de transporter jusqu’à 350T de fret en cale et de préparer l’ouverture d’une seconde chocolaterie.
Leur ambition est de construire une véritable flotte de navires reliant les continents et ainsi pouvoir faire s’épanouir les possibilités de lieu de livraison et choix des produits en plus du café, du chocolat et du vin.
Ils invitent clairement à consommer moins mais mieux en privilégiant la qualité à la quantité.
Olivier Barreau a reçu le prix de « Personnalité de l’année dans la catégorie industriel PME-ETI » aux trophées de l’Inno 2024 organisés par LSA Commerces & Consommation.
L’histoire de Grain de Sail met en lumière une réflexion qu’il est intéressant d’embrasser : quelle est la différence entre créer de la valeur et apporter de la valeur ?
« En tous cas on essaye de montrer que c’est possible. » Olivier Barreau
Co-Fondateur Grain de Sail

