Et si les vacances n’étaient pas un luxe réservé aux valides, mais un droit joyeux pour tous ? Imaginez : une ferme nichée dans la verdoyante Côte d’Opale, où les rires fusent entre deux câlins à un âne espiègle, où les parents aidants posent enfin leur sac à dos invisible d’épuisement, et où un enfant en fauteuil roulant commande sa glace comme n’importe qui. C’est la promesse de Les Bobos à la Ferme, cette pépite pas-de-calaisienne qui prouve, haut et fort, qu’inclusion rime avec évasion. Fondée par des parents qui ont transformé leur douleur en espoir collectif, cette entreprise n’est pas qu’un gîte : c’est une révolution douce, un tiers-lieu où le handicap n’isole plus, mais unit. Ici, on démontre que oui, il est possible de s’offrir de vrais jours de vacances – ceux des barbecues improvisés, des balades en van adapté et des siestes sans alerte médicale. Bienvenue dans un monde où la possibilité prime sur les obstacles.

Une histoire d’Amour, de Lutte et de Renaissance

Tout commence comme un conte un peu rude, mais triomphant : le 25 juillet 2015, Élodie D’Andrea et Louis Dransart, un couple de Parisiens dynamiques, accueillent leur premier enfant, Andréa. Une merveilleuse petite fille… qui, dès janvier 2016, est diagnostiquée d’une maladie neurodégénérative rare et invalidante.  Immobile, sujette à des hospitalisations à répétition et des opérations, Andréa devient le centre d’un quotidien héroïque. Élodie plaque son job, Louis suit : adieu la capitale effrénée, bonjour une vieille ferme à La Madelaine-sous-Montreuil, dans le Pas-de-Calais. Pourquoi ? Parce que, comme tant de familles aidantes, ils se heurtent à un mur : impossible de partir en vacances sans craindre l’inaccessible – hôtels non adaptés, regards en coin, logistique infernale.

En 2016, naît Les Bobos à la Ferme : un projet porté par l’association Le Laboratoire de Répit, pour offrir ce que personne ne leur proposait – des séjours inclusifs, pensés par des aidants pour des aidants.  Ils rénovent la ferme avec amour, labellisent les gîtes “Tourisme et Handicaps”, et ouvrent les portes à d’autres familles. Tragédie : Andréa s’éteint le 14 mai 2023, à 8 ans seulement.  Mais au lieu de plier, Élodie et Louis transforment le deuil en moteur : ils rachètent une bâtisse voisine pour en faire la Maison des Parents Aidants, un pôle de ressources et d’activités. Aujourd’hui, en 2025, l’endroit bourdonne : 280 bénéficiaires par an, des partenariats avec la Croix-Rouge et des subventions qui affluent.  Une histoire qui clame : le handicap n’empêche pas la création, il l’inspire.

L’Offre : Un Havre Adapté pour des Vacances sur Mesure

Oubliez les colonies de vacances aseptisées ou les hôtels impersonnels. Chez Les Bobos, c’est une ferme vivante : quatre gîtes cosy (Andréa, Nina, Ysé, Abel), labellisés et accessibles PMR – douches italiennes, cuisines adaptées, terrasses roulantes.  Capacité de 4 à 6 personnes, pour que la fratrie s’amuse sans se sentir à l’étroit. Ajoutez un studio pour deux (un second en 2025), une salle Snoezelen pour des stimulations sensorielles apaisantes, une Handibalnéo pour des bains thérapeutiques en famille, et une salle polyvalente pour ateliers créatifs.

Les séjours ? Flexibles : en gestion libre (avec guides d’activités adaptées à la Côte d’Opale – plages, balades en Bobomobile, ce van low-cost pour 9 personnes et 3 fauteuils), ou accompagnés (relais pros : éducateurs, infirmiers, pour 1h à full-time).  Location de matériel médical, continuité des soins (kiné, HAD sur place), et aides financières (chèques-vacances, CAF, mutuelles). Tarifs accessibles, sur devis personnalisé – parce que l’inclusion, c’est aussi budgétaire.

Résultat ? Des vacances “normales” : pique-niques avec les animaux de la ferme, massages bien-être, ou escapades au Touquet, sans que le handicap dicte le programme. Ici, tout le monde commande, rit, respire.

Les Bénéfices : Souffler, Se Reconstruire, S’Inclure

Socialement, Les Bobos à la Ferme est un antidote à l’isolement : 30 % des parents aidants d’enfants handicapés vivent une détresse absolue, cumul d’épuisement et de culpabilité.  Ce tiers-lieu, premier du genre en France créé par des aidants, brise la bulle : ateliers parent-enfant à la Maison des Aidants, apéros conviviaux, échanges entre familles. Les siblings (frères et sœurs) se sentent vus, les aidants écoutés.  C’est l’inclusion en actes : un environnement ordinaire qui normalise le handicap, favorise les liens communautaires, et redonne de la citoyenneté. Comme le dit une famille revenue trois fois : “On n’est plus des ‘cas’, on est en vacances.”

Sanitairement, les gains sont tangibles : le répit réduit le stress chronique, ce tueur silencieux d’aidants (burn-out, dépression).

L’ accès à la Snoezelen apaise les troubles sensoriels, l’Handibalnéo soulage les tensions physiques ; les relais pros permettent aux parents de dormir, de se balader sans alarme. Pour les personnes handicapées, c’est du bien-être sur mesure : stimulations positives, mobilité facilitée (Bobomobile à 5 € la demi-journée), et continuité des soins qui prévient les crises. Une maman témoigne : “Grâce aux éducatrices, j’ai pu dîner dehors – et rentrer reposée pour câliner mon mari polyhandicapé.”  Résultat ? Des familles requinquées, prêtes à affronter le quotidien avec plus de joie.

Vers un Monde Où les Vacances Sont pour Tous

Les Bobos à la Ferme est la preuve que l’inclusion est possible, rentable, et contagieuse. Élodie et Louis l’ont bâtie sur leur vécu, pour que d’autres n’aient plus à choisir entre aimer et vivre. Aujourd’hui, avec ses 280 familles annuelles et ses expansions (nouveau studio en 2025), elle montre que des vacances “vraies” – festives, reposantes, partagées – existent bel et bien, même avec un proche handicapé. C’est la possibilité incarnée : oser partir, oser rire, oser être famille au grand complet. Prêts à booker ? Direction lesbobosalaferme.fr – parce que le handicap ne vole pas les étés, il les colore.

Pour réserver ou en savoir plus, contactez Élodie et Louis : un appel, et l’aventure inclusive commence.

Crédit photo : Patrick fore_Unsplash

Yasmina

Écrit par Yasmina

Fondatrice du projet Sésame, convaincue qu'un monde plus durable se construit à plusieurs.

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