La souveraineté alimentaire française a un atout majeur : ses sols vivants qui ont bien toute la capacité à nourrir 70 millions d’habitants en 2050 et contribuer à un monde de 10 milliards d’humains. Posséder un atout ne veut pas dire l’utiliser et c’est ici qu’entre en scène la plateforme de finance verte. Il en existe plusieurs en France et ces structures ouvrent la voie, connectent l’épargne citoyenne aux agriculteurs engagés. Ce mode de financement transforme le défi en opportunité collective : des sols plus fertiles, une alimentation saine, un avenir durable.
Partons ici à la découverte des acteurs clés du paysage français
Les Acteurs Clés du Paysage Français
Blue Bees, LE pionnier depuis 2012, se focalise sur l’impact écologique mesurable. Avec plus de 1000 projets accompagnés cette plateforme a permis la transition de 6 200 hectares vers des pratiques durables : maraîchage permacole, conservatoires de semences anciennes, ruches en agroforesterie. Son modèle est hybride (dons + prêts) une double solution pour un double effet de levier vers une transition agricole verte.
FEVE (Fermes en Vie) fondée en 2021 se démarque par ses projets d’accès au foncier. Aujourd’hui ce sont un peu plus de 40 fermes accompagnées, soit 2582 hectares convertis en agroécologie, via 41,8 millions d’euros levés auprès de 3168 personnes.
Hectarea, fondée en 2022 à Bordeaux par Paul Rodrigues et Adime Amoukou son innovation majeure réside dans le fait de pouvoir investir de façon fractionnée dans le foncier agricole. À partir de 500 €, les citoyens achètent des obligations adossées à des parcelles (vignes, oliveraies, vergers, terres céréalières), louées à des agriculteurs engagés dans l’agroécologie. En 2025, Hectarea a levé 2 millions d’euros auprès de 600 investisseurs, finançant 16 projets d’installation ou de conversion. Au-delà du financier, Hectarea crée un lien direct : les investisseurs visitent les fermes, reçoivent des produits à prix préférentiels et suivent l’évolution des pratiques (zéro pesticide, haies, rotation longue).
MiiMOSA est un acteur au champs d’action plus large que les structures citées ci-dessus en accompagnant aussi des startups qui apportent des réponses aux enjeux de notre siècle ou encore des coopératives, entreprises qui agissent activement pour la souveraineté alimentaire. Depuis 2015, cette plateforme a financé 7 500 projets en agriculture et alimentation durables, levant 180 millions d’euros auprès de 500 000 contributeurs. Comme Blue Bees sont profil est hybride, permettant à la fois de faire des dons avec contrepartie ou d’accompagner des prêts.
Les structures que nous présentons ici incarnent une économie résiliente capable de générer de la ressource tout en la préservant. Elles sont l’expression avérée d’un désir entrepreneurial et citoyen dirigé vers une finance toute à la fois gardienne de notre bien commun et pourvoyeuse d’un choix d’épargne ; démontrant que notre monde peut-être animé par le « et » et non le « ou ».
Et comme l’a dit Alphonse Karr : « En France on parle quelque fois de l’agriculture mais on y pense jamais. » Cette phrase a presque 150 ans et est toujours d’actualité, le monde agricole anime nos médias par sursaut. Gageons que les plateformes de finance vertes donnent tort à cet homme de lettres qui fut aussi floriculteur.

